Numéro |
psychologie clinique
Numéro 44, 2017
Écrire le cas
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Page(s) | 72 - 85 | |
Section | Histoire et épistémologie de la psychanalyse | |
DOI | https://doi.org/10.1051/psyc/20174472 | |
Publié en ligne | 1 novembre 2017 |
Observation psychiatrique et récit psychanalytique : l’écriture du cas en question
Maître de Conférences, Université Aix-Marseille, LPCLS (EA3278), psychologue clinicien, Paris
On entend ici réinterroger les spécificités de l’écriture du cas en psychiatrie et en psychanalyse en repartant du grand constat, fait par Freud lui-même, que les « récits de cas » psychanalytiques tenaient plus du « roman » que du « certificat » psychiatrique. Il s’agit de penser cette originalité d’écriture en propre, en ce qu’elle fait cas du sujet, réalisant du même coup le déplacement du centre de gravité en cause dans « l’observation psychiatrique ». Cela permet de dégager a contrario la logique du reproche freudien adressé au regard psychiatrique, régulièrement accusé par Freud d’être frappé d’une sorte d’interdit de voir, dès lors qu’il exclut le conditionnement inconscient du symptôme. Il y aurait là une sorte d’aveuglement médical devant le tableau clinique – la cécité contrastant d’autant avec le voyeurisme animant par définition une clinique du signe. Cela permet finalement d’envisager la posture freudienne devant le tableau clinique, telle que Freud l’a théorisée au détour de son analyse du « Moïse de Michel-Ange » en convoquant les travaux d’attribution scientifique du célèbre Giovanni Morelli. On souligne alors la portée de l’analogie existant entre cette méthode analytique inédite, et l’attitude proprement psychanalytique devant le tableau clinique.
Abstract
In this context, we re-examine the specificities of the writing of the case in psychiatry and psychoanalysis, starting from the great observation made by Freud himself that the psychoanalytical « narratives of cases » were more a matter of the « novel » than of the psychiatric « certificate ». It is a matter of thinking about this originality of writing in its own right, in that it makes the case of the subject, thereby realizing the displacement of the center of gravity involved in « psychiatric observation ». This makes it possible to discern a contrario the logic of the Freudian reproach addressed to the psychiatric gaze, regularly accused by Freud of being struck with a sort of forbidden to see, since it excludes the unconscious conditioning of the symptom. There would be a sort of medical blindness in front of the clinical picture – blindness contrasting with voyeurism by definition, a clinic of the sign. This finally allows us to consider the Freudian posture in front of the clinical picture, as Freud has theorized it in the bend of his analysis of the « Moses of Michelangelo » by summoning the works of scientific attribution of the famous Giovanni Morelli. The significance of the analogy between this unpublished analytical method and the properly psychoanalytic attitude towards the clinical picture is emphasized.
Mots clés : Cas / Kraepelin / Morelli / psychiatrie / sémiologie / tableau clinique
Key words: Case / clinical frame / Kraepelin / Morelli / psychiatry / semiology
© Association Psychologie Clinique 2017
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