Numéro |
psychologie clinique
Numéro 45, 2018
Quand le corps fait signe
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Page(s) | 136 - 148 | |
Section | Varia | |
DOI | https://doi.org/10.1051/psyc/201845136 | |
Publié en ligne | 13 août 2018 |
La voix de Dieu et les mains de Bispo
L’art et la folie sur le parcours pictural de Arthur Bispo do Rosario1
Psychanalyste, Membre de L’Espaço Brasileiro de Estudos Psicanalíticos e de Espace Analytique; Professeur Titulaire de l’Instituto de Psicologia de la UFRJ; Professeur Adjoint de l’Instituto de Medicina Social de la UERJ; Directeur d’Études em Lettres et Sciences Humaines de l’Université Paris VII; Chercheur associé du Laboratoire « Psychanalyse et Médecine et Société » et Professeur associé de l’École Doctorale de Psychanalyse de l’Université Paris VII; Chercheur et consultant Ad-hoc du CNPq.
L’auteur explore le parcours créatif du peintre Arthur Bispo do Rosario. Il tient compte du projet qui est au principe de cette création picturale, soit « l’impératif du sacré ». L’artiste, peu soucieux de sa notoriété, ou du succès mercantile que pouvait rencontrer son travail a toujours déclaré clairement que tout ce qu’il avait réalisé n’était qu’une conséquence et un dédoublement de la voix de Dieu, qui s’imposait à lui comme un impératif incontournable. Bispo non seulement nommait chacune de ses pièces, mais il les numérotait aussi, souhaitant par là effectuer de façon détaillée l’inventaire qui lui avait été religieusement commandé. Bispo a connu une histoire psychiatrique pénible. L’auteur défend la thèse selon laquelle Bispo a activement résisté aux processus de psychiatrisation de son existence à travers la confection de son œuvre picturale, en s’appropriant une partie de l’espace de l’asile pour en faire un atelier d’art. Malgré la violence des procédés asilaires auxquels il était soumis, Bispo s’est avéré un véritable survivant, en plus d’avoir forgé une œuvre picturale de grande envergure.
Au terme d’une présentation soignée de la biographie de l’artiste, l’auteur affirme que malgré le fait d’être effectivement inscrit dans le champ de la folie et d’avoir passé une bonne partie de sa vie à l’asile, Bispo a bel et bien réalisé une production artistique.
Abstract
The author explores the creative journey of the painter Arthur Bispo do Rosario. He takes into account the project that is at the beginning of this pictorial creation, which is “the imperative of the sacred”. The artist, regardless of his notoriety, or of the commercial success of his work, has always made it clear that all he has achieved is only a consequence and a duplication of the voice of God, which imposed on him as an unavoidable imperative. Bispo not only named each of his pieces, but numbered them too, wishing by that to carry out in detail the inventory that he had been religiously commissioned. Bispo has had a painful psychiatric history. The author defends the thesis that Bispo has actively resisted the processes of psychiatrisation of his existence through the making of his pictorial work, by appropriating part of the asylum space to make a workshop of art out if it. Despite the violence of the asylum processes he was subjected to, Bispo proved to be a real survivor – in addition to having forged a large-scale pictorial work. At the end of a neat presentation of the artist’s biography, the author claims that despite being effectively inscribed in the field of madness and having spent a good part of his life in the asylum, Bispo did indeed create an artistic production.
Mots clés : Création / culture brésilienne / déraison / folie / sublimation
Key words: Brazilian culture / creation / lunacy / madness / self-treatment / sublimation
© Association Psychologie Clinique 2018
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