La pratique du prélèvement d’organes : rapport au corps et incidences subjectives

Psychologue clinicienne, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, chargée d’enseignement à l’université de Poitiers
elsa.lannot@wanadoo.fr

Résumé

Nous évoquons ici la pratique du prélèvement d’organes et les questions qu’elle pose à partir de l’expérience que nous en avons dans l’équipe de coordination des prélèvements de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Nous souhaitons montrer en quoi cette pratique récente permet d’éclairer et de préciser la fonction et le statut contemporains du corps à travers les discours qu’elle convoque. Après un bref rappel de la manière dont le corps humain est évoqué dans le discours de la médecine depuis la fin du XIX^e siècle, et dans le discours juridique à l’époque moderne, nous évoquerons les travaux psychanalytiques qui ont été menés dans le domaine la transplantation d’organes, où les progrès technologiques sont particulièrement remarquables et ont d’importantes conséquences.

Abstract

We propose to discuss here the practice of organs removal and the questions it raises from our experience at the service coordinating organs removal in the Pitié-Salpêtrière hospital. We intend to demonstrate how this recent practice allows us to clarify and further define the status and function of the body. After a brief reminder of how the human body was dealt with by doctors in the late nineteenth century, we will look at the psychoanalytic works that were conducted in a context where technological progress is significant: organ transplant. Based on this analysis, we will demonstrate how these progresses also achieved in organs removal make our relationship with the dead body more complex.