La déshumanisation, une potentialité humaine. Outils pour la Kulturarbeit

Département d’Études Humanistes, Université de Naples Federico II, Via Porta di Massa 1 80132 - Naples, Italie

^* baderosa@unina.it

Résumé

Ce travail explore la question de la relation à l’objet et de ses potentialités déshumanisantes, c’est-à-dire désobjectalisantes et désubjectivantes, à partir de la lentille grossissante de la situation extrême, au niveau collectif (notamment dans le trauma historique la Shoah) et individuel (la clinique des tueurs en série). Il tente de montrer combien cette potentialité est présente, voire plus ou moins réalisée a minima, dans le modèle contemporain de la relation à l’objet alimenté par la collusion de plusieurs facteurs, parmi lesquels la logique néolibérale étendue à l’humain, la présence envahissante des relations virtuelles et la tendance « humaine trop humaine » vers le narcissisme mortifère. En dialogue avec la psychanalyse, nous nous appuyons sur la pensée philosophique d’Agamben sur le concept de dispositif et la perspective de Han sur la contemporanéité.

Abstract

The present work explores the question of the relationship to the object and its dehumanising potential, i.e., deobjectalising and de-subjectising, through the magnifying lens of the extreme situation, both at the collective level - particularly in the historical trauma of the Shoah - and at the individual level - the clinics of serial killers. The paper shows how much this potentiality is present, or even more or less minimally realised, in the contemporary model of the relation to the object fuelled by the collusion of several factors, among which the neo-liberal logic extended to the human, the invasive presence of virtual relations and the “human too human” tendency towards mortifying narcissism. In dialogue with psychoanalysis, the paper makes use of Agamben’s philosophical thinking on the concept of device and Han’s perspective on contemporaneity.