Numéro |
psychologie clinique
Numéro 38, 2014
Nouveaux terrains, nouvelles pratiques (II) Perspectives internationales
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Page(s) | 140 - 152 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/psyc/201438140 | |
Publié en ligne | 19 mars 2015 |
Influences du concept de mort dans les efforts visant à ralentir le vieillissement et augmenter la longévité
Influences of the concept of death in efforts to slow aging and increase lifespan
Centre de Recherche en Éthique de
l’Université de Montréal et Programmes de bioéthique, Département de médecine sociale
et préventive, Faculté de médecine, Université de Montréal,
CP 6128, Succursale Centre Ville, Montréal QC, Canada
H3C 3J7
vincent.menuz@umontreal.ca
Le souhait de vaincre la mort était central aux aspirations des fondateurs de la science moderne. Enracinée dans le devoir moral qui nous oblige à retarder la mort quand cela est possible, la quête d’immortalité est toujours, selon certains auteurs, l’un des objectifs de la science contemporaine. Les progrès médicaux du siècle dernier ont partiellement répondu à cette attente, principalement en réduisant la mortalité infantile. Cependant, si dans les sociétés occidentales ces progrès ont permis à un nombre croissant d’individus d’atteindre des âges avancés, les risques de mortalité se sont également déplacés auprès de cette population vieillissante. La compréhension récente de certains mécanismes biologiques du vieillissement offre aujourd’hui des possibilités d’interventions à la fois sur la qualité et la quantité de vie des individus vieillissants. Ce contexte particulier favorise d’une part l’émergence de mouvements socioculturels qui utilisent le concept de mort pour justifier moralement la lutte contre le vieillissement, et permet d’autre part à certains d’affirmer que le but ultime de la lutte contre le vieillissement est de vaincre la mort.
Abstract
The wish to overcome death was central to the founders of modern science. Rooted in the moral duty that forces us to postpone death when possible, the quest for immortality has remained, according to some authors, one of the goals of contemporary science. Medical advances over the last century have partially met this expectation. The decrease in infant mortality has leaded more people to live longer, therefore increasing significantly the life expectancy of human species and shifting mortality risks from young individuals to later ages. Recent advances in the biology of aging have provided possibilities of interventions aimed at modifying both the quality as well as the quantity of individuals’ life. On the one hand, such a context promotes socio-cultural movements, which use the concept of death as a moral justification to fight aging. On the other hand, this context allows some to claim that the ultimate goal of fighting aging is to conquer death.
Mots clés : Anti-vieillissement / mort / obligations morales / prolongation de la vie / vieillissement
Key words: Aging / anti-aging / death / life extension / moral obligations
© Association Psychologie Clinique 2015
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