Numéro |
psychologie clinique
Numéro 54, 2022
Psychanalyse et paysages
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Page(s) | 83 - 93 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/psyc/202254083 | |
Publié en ligne | 20 février 2023 |
Inhibition, symptôme et paysage
Professeur en psychopathologie clinique, Université de Paris, UFR IHSS, Département d’Études Psychanalytiques, laboratoire CRPMS (EA 3522). Psychologue clinicien, psychanalyste
Le paysage est fondamentalement une expérience intérieure qui demande à être nommée, adressée et révélée. Cet article propose de penser le paysage non plus comme le rapport d’un sujet silencieux devant une étendue mais comme le lieu d’une imagerie en mouvement pour un sujet porté par son symptôme qui fera son paysage. L’hypothèse qui nous guide est que le symptôme produit son paysage et organise le lien à l’espace. Ce paysage est cependant, tout en étant ce qui m’est le plus étranger et inquiétant, ce qu’il y a de plus intime, l’espace de ce que Freud nomme l’Unheimlich, notion qui trouve ici un nouveau déploiement. À la suite, nous aborderons la clinique de la psychose qui nous montre une difficulté à habiter l ‘ espace, une impossibilité à constituer du paysage à entendre comme cette étendue de stabilité d ‘ un monde partageable avec autrui. Nous porterons aussi attention au temps adolescent qui dans un rapport renouvelé à l espace, participe d un processus de ré-invention par lequel le monde paysagé de l ‘ adolescent/e doit être « re-signifié », « reconnu » par et pour d ‘ autres regards.
Abstract
The landscape is fundamentally an inner experience that demands to be named, addressed, and revealed. This article proposes to think the landscape no longer as the relationship of a silent subject in front of an expense but as the place of a moving imagery for a subject carried by his symptom, which makes his landscape. The hypothesis that guides us is that the symptom produces a landscape and organizes the patient’ s link to space. This landscape is however, while being what is most foreign and disturbing to oneself, what is most intimate, the space called by Freud the Unheimlich, a notion that finds a new deployment here. Next, we will approach the clinic of psychosis, which shows a difficulty in inhabiting space, an impossibility to constitute a landscape, to be understood as an expanse of stability of a world that can be shared with others. We will also pay attention to the teenage time, which, in a renewed relationship to space, participates in a process of re-invention by which the landscaped world of the adolescent must be “re-signified”, “re-cognized” by and for other eyes.
Mots clés : adolescence / espace / paysage / psychose / symptôme
Key words: adolescence / landscape / psychosis / space / symptom
© Association Psychologie Clinique 2022
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