Numéro |
psychologie clinique
Numéro 39, 2015
Ruptures culturelles et dispositifs thérapeutiques
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Page(s) | 138 - 152 | |
Section | Varia | |
DOI | https://doi.org/10.1051/psyc/201539138 | |
Publié en ligne | 20 juillet 2015 |
Le démenti, cause et conséquences1
Psychanalyste, 9 rue Sainte Félicité, 75015
Paris
Die Verleugnung, déni ou démenti : cette notion freudienne est peu usitée hors du champ de la perversion, du fétichisme. Après un parcours freudien pour situer cette notion au regard de la castration dans les différentes structures cliniques, donc en tant que mécanisme de défense transstructural, l’auteure s’emploie à déplier cette notion et ses effets sur la scène sociale et politique, en s’intéressant à un haut dignitaire nazi pour s’arrêter plus précisément sur les responsables khmers rouges. Elle privilégie la dimension éthique - plutôt que métapsychologique - pour questionner la fonction et la force du démenti enjeu dans les positions subjectives de différents criminels de guerre. Le démenti ne porte que rarement sur leurs actes, qu’ils reconnaissent, mais sur leur responsabilité, jamais engagée à leurs yeux. Après Duch, Khieu Samphan et Nuon Chea, trois chefs khmers rouges, l’auteur revient à Franz Stangl, ancien commandant de Treblinka pour questionner le rapport du sujet à son acte, et la fonction du démenti face au réel; la levée du démenti a été suivie, pour cet homme, de sa mort par crise cardiaque.
Abstract
Die Verleugnung, denial, disavowal : this Freudian concept is rarely used other than in reference to perversion and fetishism. After situating this concept in Freud’s thought as regards the different clinical structures, and thus as a trans-structural defense mechanism, the author seeks to develop the concept in terms of its social and political effects. A Nazi official and the leadership of the Khmer rouge are discussed, with priority given to ethical rather than metapsychological aspects, in order to examine the function and strength of disavowal as present in the subjective positions of various war criminals. They rarely disavow their acts, which they admit, but instead disavow their responsibility for them, which has never been involved, in their view. The cases of Duch, Khieu Samphan and Nuon Chea, and Franz Stangl, the former commandant of Treblinka show the relation between the subject and its act and the function of disavowal when confronted with the real; for Stangl, the lifting of disavowal was soon followed by his death from a heart attack.
Mots clés : Acte / castration / croyance / démenti / génocide / khmers rouges / Verleugnung
Key words: Act / belief / castration / disavowal / génocide / Khmer Rouge / Verleugnung
© Association Psychologie Clinique 2015
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